petit article dans la voix du nord 

Il fait rarement les choses à moitié. Quand Bertrand Busin décide de s’installer avec son épouse Véronique à Saulzoir, 1 701 habitants, au sud de sa Valenciennes natale. Ils passent trois ans à rénover un corps de ferme et à mettre en ordre les 1,5 hectare de terrain. Pris de passion pour la commune, il s’engage dans la vie de la cité et devient conseiller municipal. Quand sa femme lui demande un âne pour s’occuper du terrain, il étudie le dossier, retourne le problème pendant un an et finit par acheter deux lamas. « Les ânes, c’est beaucoup d’entretien et ça abîme les terrains avec leurs sabots », se justifie-t-il.

Des kilos de laine

« Le lama, contrairement aux idées reçues, est un animal de compagnie, très attachant. On peut faire beaucoup de choses avec, sauf monter dessus. Il est parfait pour faire de superbes balades, comme avec un chien, mais il n’attaque personne et il est beaucoup plus grand ! » explique Bertrand Busin. Mais un lama doit être tondu une à deux fois par an. «Nous nous sommes retrouvés avec des kilos de laines de lamas et d’alpagas, mais il étaitimpossible de la faire filer en France ». Un nouveau domaine à défricher pour ce quadragénaire, toujours très porté sur la technique. « J’ai commencé à faire des stages dans des filatures pour m’imprégner du métier et comprendre le processus industriel. J’ai découvert que le concept des microfilatures était beaucoup plus développé aux États-Unis qu’en Europe. J’ai donc fait un circuit des filatures pendant mes vacances. Notamment à America’s Natural Fiberworks dans l’Ohio ». Le principe est simple : traiter de petites quantités de laine provenant de chèvres, moutons, lamas ou alpagas, en s’adaptant aux demandes spécifiques de l’éleveur. « Très souvent, il y a un vrai attachement à une bête en particulier. Sa laine ne doit pas être mélangée au reste. Une poignée d’ateliers en Europe proposent ce genre de service ».

L’envie de créer

Emprunts, création de la filature de la Vallée des Saules, mais qu’est-ce qui fait courir le pilote, à l’agenda déjà bien rempli ? « J’ai toujours eu envie de créer. C’est quelque chose qui me titille depuis longtemps » résume-t-il. « Et puis c’est une sorte d’assurance vie que je pourrais peut-être laisser un jour à mes deux enfants ».

 

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